Les dirigeants politiques français de gauche et de droite n’ont pas été convaincus jeudi par des pourparlers marathon de 12 heures visant à trouver un terrain d’entente avec le président Emmanuel Macron.
Des proches du leader centriste, qui a lancé l’idée d’organiser des référendums alors qu’il s’efforce de créer un nouvel élan dans un parlement sans majorité, ont déclaré qu’il “enverrait une lettre résumant les discussions et les domaines de travail suggérés, que chacun pourra modifier” avant un nouveau cycle de discussion.
Mais le leader conservateur Eric Ciotti, l’allié potentiel le plus évident de Macron, a déclaré à la chaîne de télévision France deux heures après la rupture des négociations à 3h00 du matin (01h00 GMT) qu’il n’était “pas convaincu pour l’instant”.
“Je ne sais pas où tout cela mènera”, a-t-il ajouté, tout en qualifiant les pourparlers entre tous les partis d'”opportuns”.
Il y a eu des propos plus durs de la part de Manuel Bompard, coordinateur de France Insoumise, d’extrême gauche, qui a déclaré à France Info qu’il avait été “grotesque” de “passer 12 heures sans réponses sérieuses, sans mesures, sans annonce concrète, alors qu’on sait quelles difficultés il y a”. le pays est confronté aujourd’hui”.
Branche d’olivier
Alors que des référendums sont en vue, la gauche espère un vote public pour annuler la réforme impopulaire des retraites de cette année , tandis que les conservateurs et l’extrême droite en veulent tous deux sur l’immigration .
Mais les partisans d’Emmanuel Macron — les référendums conscients se sont souvent retournés contre les présidents français dans le passé — ont proposé une alternative, une série de questions à choix multiples baptisée “préférendum”.
“En posant plusieurs questions, les gens peuvent s’exprimer sur l’une d’elles et réagir sur les enjeux de toutes les autres”, a déclaré lundi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, à la chaîne BFMTV.
Les experts constitutionnels ont émis des doutes quant à la légalité d’un tel scrutin et à sa valeur s’il avait lieu.
Par ailleurs, “si cette nouvelle ‘innovation démocratique’ est un pétard mouillé, Emmanuel Macron n’aura pas de leviers pour éviter que son second mandat ne s’enlise”, commentait le quotidien Le Monde en amont des négociations.
Réélu l’année dernière face à la chef d’extrême droite Marine Le Pen , Macron a perdu sa majorité à la chambre basse lors des élections législatives ultérieures .
Jusqu’à présent, son gouvernement a conclu des alliances projet de loi pour faire adopter des lois, ou s’est appuyé sur une disposition impopulaire autorisant leur adoption à toute vapeur à la suite d’un vote de confiance.
Le rejet farouche de sa réforme des retraites en début d’année, une semaine d’émeutes spectaculaires en juin-juillet et son échec à parvenir à un accord avec la droite sur les modifications de la loi sur l’immigration suggèrent que cette méthode a atteint ses limites.
Son entourage a insisté auprès de l’AFP sur le fait que mercredi soir avait été “un grand moment politique, un grand moment d’unité, de reconnaissance et de responsabilité”, estimant que le choix de Macron de tendre un rameau d’olivier à l’opposition avait été “fructueux”.
Source: France24